Logement étudiant : l’Île-de-France en première ligne des difficultés

L’Île-de-France, qui accueille un quart des étudiants français, reste le territoire où l’accès au logement est le plus problématique. Un récent rapport met en cause l’absence de gouvernance claire et des loyers particulièrement élevés.

À la rentrée 2023, la France comptait 2,97 millions d’étudiants, soit 25 % de plus qu’en 2012. Pour absorber cette hausse, l’État a mobilisé les APL et créé près de 69 300 logements sociaux étudiants supplémentaires, soit +39 % en dix ans. Mais ces efforts demeurent insuffisants, surtout dans les zones urbaines les plus tendues. 

En Île-de-France, les logements sociaux ne représentent que 7,37 places pour 100 étudiants, en dessous de la moyenne nationale (8,2). 

Les aides au logement ne compensent pas l’écart avec le marché privé : en 2023, elles ne couvraient que 39 % du loyer moyen hors charges à Paris.

Autre facteur aggravant : une partie des chambres Crous (20 à 30 %) est réservée aux étudiants en mobilité internationale, réduisant encore l’offre disponible. La densité des établissements et des transports accentue la pression : près d’un étudiant francilien sur deux cohabite (47 %, contre 27 % ailleurs) et subit des temps de trajet plus longs.

Le rapport appelle à une stratégie plus cohérente, visant à réduire les disparités territoriales et à cibler davantage les territoires où les étudiants rencontrent le plus d’obstacles, au premier rang desquels l’Île-de-France.

3 choses à savoir

1. En Grande-Bretagne, Keir Starmer promet 1,5 million de logements d’ici 2029, soit 300 000 par an, pour répondre à la pénurie qui renchérit l’accès à la propriété. Entre extensions urbaines et villes nouvelles de 10 000 logements, l’objectif reste ambitieux face aux limites de foncier, matériaux et main-d’œuvre.

Lire aussi  Action logement élargit l’accès à la garantie visale au logement des saisonniers

2. À Paris, un studio reçoit en moyenne 832 demandes, selon l’Observatoire PAP. Malgré une offre en hausse de 14 %, l’afflux d’étudiants et le retrait des passoires thermiques accentuent une crise locative sans précédent.

3. La France compte 3,1 millions de logements vacants, dont 1,1 million depuis plus de deux ans. Malgré un triplement des taxes entre 2017 et 2024 (378 M€), leur effet reste limité : la vacance structurelle persiste, surtout dans les zones rurales et d’outre-mer où elle atteint 8 à 10 % du parc.

Total
0
Shares
Laisser un commentaire
Précédent
Zones commerciales : un gisement de 1,4 million de logements
Zones commerciales

Zones commerciales : un gisement de 1,4 million de logements

La densification des zones commerciales pourrait générer jusqu’à 1,4 million de

Vous pourriez également aimer