Lorsque le sage désigne la lune…

Les contours de la prochaine loi de finances se dessinent et l’immobilier sera, une fois de plus, l’objet de « tous les mots ».
 Emmanuel Macron avait fait de la réforme de l’ISF l’une de ses priorités.
 Comme ses prédécesseurs, il montre du doigt la pierre, mais cette fois-ci au profit de la Bourse.
Édouard Philippe veut surenchérir : « le capital immobilier c’est du capital endormi. » Mais si ce capital sommeillait dans un plus grand nombre de foyers, l’APL n’atteindrait pas 20 Mds€.
Le Président de la République se justifie en expliquant qu’il veut taxer la rente pour mieux libérer : « l’économie productive ». C’est vouloir faire de tous les Français des boursicoteurs, peut-être pour les convaincre que leur ami c’est la finance ?
 Bref, on désigne à nouveau l’immobilier comme le coupable idéal de tous les forfaits. Mais le seul forfait qui conviendrait aux propriétaires serait un forfait fiscal raisonnable.
Être propriétaire ne peut pas être assimilé à la rente. On confond la notion de rente avec celle de plus-value latente qui reflète la réévaluation des prix. Peu importe que vous ne soyez pas vendeur, la valeur de votre logement s’apprécie au regard de celui que votre voisin vient de vendre.
L’immobilier est un contributeur important au PIB et un des secteurs qui génère de l’emploi non-délocalisable. Une étude d’Ernst & Young et de la Fondation Palladio chiffre le poids de la filière immobilière et de la ville à 10 % du PIB en 2015, soit 217 Mds€. Les métiers de l’immobilier et de la ville représentaient 2,1 millions d’emplois, loin devant le tourisme et l’agroalimentaire.
L’IFI n’est pas un impôt sur la fortune mais une sanction à l’encontre de familles qui se sont souvent privées dans le but de construire un toit au-dessus de leur tête. Taxer les placements locatifs revient à gommer l’utilité des investisseurs privés qui n’est plus à mettre en cause, puisqu’elle compense en partie le manque de logements, sans cesse croissant auquel l’État n’arrive pas à faire face. Il est vrai que l’État ne peut pas tout. Alors qu’il favorise l’investissement plutôt que de dissuader !
Le patrimoine immobilier de la famille est la garantie qui permettait de financer leur retraite lorsqu’elle n’existait pas et qui la financera lorsqu’elle n’existera plus…

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