La CAPEB a profité de sa conférence de presse de rentrée pour publier sa note de conjoncture et tirer la sonnette d’alarme.
Au deuxième trimestre 2025, l’activité de l’artisanat du bâtiment recule de 4,5 % sur un an, avec une chute de 9 % dans le neuf et de 1,5 % dans la rénovation énergétique. Les carnets de commandes se réduisent à 68 jours en moyenne et l’emploi s’effondre : plus de 28 000 postes perdus en un an. Les TPE, qui constituent 96 % du secteur, sont les plus touchées.
La suspension de MaPrimeRénov’ et la suppression de certaines aides à l’isolation aggravent la situation. La CAPEB dénonce également la révision du coefficient de conversion de l’électricité dans le DPE, qui risque de détourner les ménages des rénovations performantes. L’organisation rappelle que les financements publics doivent être mieux ciblés et déployés à grande échelle : 2,6 milliards d’euros ont bénéficié à seulement 90 000 logements, loin de l’objectif de 370 000 rénovations annuelles.
Si des avancées existent – simplification du RGE, recours facilité aux groupements d’entreprises, élaboration d’un parcours de rénovation énergétique par gestes – elles restent fragiles face à l’instabilité politique. Les artisans dénoncent une démobilisation nourrie par les changements de cap successifs et réclament visibilité et stabilité.
Enfin, la CAPEB insiste sur la reconnaissance des TPE, affaiblies dans la représentativité patronale et privées de leur juste place face aux grands groupes. « C’est un enjeu existentiel », avertit son président Jean-Christophe Repon, qui appelle le gouvernement à agir rapidement pour sauver un secteur clé de l’économie et de l’emploi local.