La dissolution plutôt que la transmission

La dissolution plutôt que la transmission

L’État, en quête constante de nouvelles ressources, plutôt que de faire des économies, se tourne une fois encore vers les mêmes contribuables :  les propriétaires immobiliers. Dans l’imaginaire collectif, ils incarnent un privilège, une aisance supposée. Pourtant, la réalité de la gestion immobilière est tout autre. Posséder un immeuble, c’est assumer une responsabilité permanente : entretiens, réparations urgentes, sinistres, réclamations, mises aux normes… Un engagement à temps complet, souvent prolongé le week-end, car chacun sait qu’une fuite d’eau ne prévient jamais avant la nuit du samedi au dimanche.

Pour la génération héritière du fruit du travail de ses aïeux, ce patrimoine se révèle de plus en plus être un défi. Les nouvelles contraintes politiques et réglementaires du logement imposées depuis 2024-2025 ont profondément modifié le paysage :

  • Interdiction progressive de louer les logements classés F ou G,
  • Obligation d’audit énergétique avant toute vente,
  • Généralisation du DPE collectif pour les monopropriétés,
  • Inflation normative sur les rénovations globales et les performances énergétiques,
  • Durcissement des conditions fiscales pour les transmissions et les locations meublées.

Ces obligations, souvent mal calibrées, frappent indistinctement petits et grands propriétaires. Elles créent une instabilité permanente et transforment la détention d’un bien immobilier en véritable parcours du combattant. À cela s’ajoute le poids croissant des droits de succession, dont la charge peut conduire certains héritiers à renoncer purement et simplement à leur héritage.

Ainsi, ce qui devait incarner la réussite, la stabilité et la continuité familiale devient parfois une source d’inquiétude et de désarroi. Le patrimoine immobilier, pilier de la cohésion sociale et de la mémoire familiale, se voit fragilisé par un empilement fiscal et administratif qui décourage la transmission et érode la valeur du travail.

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Il serait souhaitable qu’une approche plus équilibrée et pérenne soit enfin adoptée — une approche qui reconnaisse la valeur économique, sociale et culturelle de la propriété bâtie, fruit de l’effort de plusieurs générations.

Mais nous en sommes loin : la durée de vie politique, désormais comptée en semaines ou en périodes de cent jours, favorise davantage la dissolution que la transmission.

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