L’IMMOBILIER UBERISÉ

Airbnb est le cauchemar des hôteliers. Il devient aussi celui des élus locaux tant il bouscule l’équilibre de certains territoires. Le phénomène est particulièrement prégnant dans les quartiers touristiques de Paris, tout particulièrement au cœur de la Capitale où une récente enquête montre que, sur l’île Saint Louis, près d’un logement sur trois est un meublé.
Pourquoi un tel succès ? D’un côté, je peux tirer des revenus supplémentaires de l’économie collaborative. De l’autre, j’économise sur ma facture.
Dans les deux cas, je renforce mon pouvoir d’achat. C’est vrai dans le transport avec Blablacar ou Uber. C’est la même chose avec Airbnb pour l’hébergement. Dès à présent, ce sont toutes les composantes de l’économie nationale qui s’ouvrent à ce vaste phénomène « d’uberisation » de la société.
Le premier danger de cette révolution, c’est le risque de voir s’effondrer, comme un château de cartes, des pans entiers de l’économie. On croit l’immobilier à l’abri, mais l’émergence des plateformes Internet préfigure une profonde mutation des usages qui bousculent la vision du logement en France. Pour beaucoup trop de concitoyens, le parcours résidentiel est resté bloqué au même niveau que l’ascenseur social. Le système D a pris le pas, depuis la généralisation des Tanguy, jusqu’à l’explosion de la colocation, les plateformes Internet ne font qu’accélérer un mouvement spontané.
Les responsables publiques ont activé une première réponse répressive. A Paris, on multiplie les contrôles pour limiter le développement des locations saisonnières mais avec des moyens humains et opérationnels qui seront insuffisants pour endiguer un tel tsunami. En revanche, on pourrait s’abstenir de plafonner les loyers, Paris a jeté dans les bras de ces nouveaux acteurs de l’hébergement, toute une vague de propriétaires-bailleurs qui préfèrent louer leur appartement 120 jours par an en meublé, plutôt que de se retrouver coller avec un bail classique, sans avoir la possibilité de l’augmenter, ce qui rend indigeste l’investissement immobilier, alors même que la demande n’a jamais été aussi forte.
Le stock de logements à Paris ne cesse de diminuer, la création de nouveaux logements est trop faible. Le Grand Paris tarde à se mettre en œuvre, alors que la demande de logements sociaux croît.
Déficit de logements pour les classes moyennes, difficulté d’accéder à la propriété pour les primo-accédants malgré le PTZ et les efforts de la Maire de Paris, Madame Anne Hidalgo.
L’immobilier n’échappe pas à la règle du tout ce qui est rare est cher !
Valérie Pécresse donne le ton dans sa charte d’éthique point n° 3 en s’engageant à ce que les élus n’occupent pas de logements sociaux de la Région.
Le 21 janvier, Valérie Pécresse a fait voter la délocalisation des locaux du Conseil Régional.
C’est par une action globale et concertée que nous pourrons résoudre ce problème récurrent : le manque de logements.

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