La Chine expose sa puissance économique à l’occasion de l’Exposition Universelle de Shanghai qui se tient jusqu’en octobre prochain. Shanghai, la vitrine de la réussite économique du dragon chinois, fort de ses 19 millions d’habitants (1,6 fois la population de Paris et IDF).
Shanghai, le cœur de la finance chinoise avec près de la moitié des sièges régionaux des multinationales. Shanghai, le nœud économique de toute l’Asie, 3e port mondial de fret et 3e port international.
Qui a vu Shanghai ne peut plus douter de la domination prochaine de la Nouvelle Rome.
Quelques chiffres complémentaires, 1,340 milliard d’habitants pour un PIB à peine deux fois supérieur à la France et ses 63,6 millions d’habitants. Mais, c’est aussi une croissance de 11% par an, un taux de chômage officiel de 4,5% et une dette publique d’à peine 12% du PIB.
Cette croissance, à pas forcés, bouleverse le marché immobilier intérieur. Un marché tout neuf puisqu’il faut attendre 1983 pour que le régime garantisse des droits à la propriété privée et 1998 pour voir la suppression des logements sociaux gratuits. Cette culture récente de la propriété privée ne permet qu’à 20 % des chinois d’être propriétaire selon les statistiques officielles. La demande est aujourd’hui très forte, poussée par l’émergence d’une nouvelle classe moyenne, qu’elle en profite avant d’être, comme en France, la plus pénalisée. L’offre reste insuffisante, parfois contenue par les promoteurs afin de maintenir des prix élevés. Ces derniers ont augmenté de 11% en moyenne par an entre 2004 et 2008 et même de 22% par an depuis 2008. MTI aurait dû conseiller ses investisseurs !
Cette flambée inévitable, que certains qualifient même de bulle, le pouvoir a décidé de la prendre à bras le corps par des dispositions anti-spéculatives. Et comme le parti est unique : émoi ! émoi ! émoi ! les solutions sont radicales. Par exemple, pour l’acquisition de la 1ère résidence, un particulier doit désormais investir en fonds propres au moins 30%. Pour sa résidence secondaire, il faut payer la moitié comptant. S’y ajoute une batterie de mesures contraignantes pour les professionnels et investisseurs étrangers, c’est d’ailleurs souvent la même règle qui s’applique en France.
Comme j’ai pu le constater moi-même lors d’un voyage à Shanghai et Pékin, organisé par le MJN (Mouvement du Jeune Notariat), le notariat français a entrepris de conseiller Pékin au sujet des lois destinées à libéraliser l’économie. Ainsi, lorsqu’il est confronté à un nœud juridique, le Ministre de la Justice chinois débarque à Paris avec une liste de questions précises, posées à son homologue ou aux spécialistes du Conseil Supérieur du Notariat. “Nous ne sommes pas étrangers à la loi de mars 2007 sur le droit de propriété qui limite l’insécurité juridique des investissements fonciers” nous confie Jean-Paul Decorps.
Rendons hommage à cette occasion aux notaires souvent trop discrets et plus particulièrement à Jean-Paul Decorps et son équipe qui n’hésitent pas à parcourir le monde pour transmettre le fruit de leurs expériences et leurs connaissances d’une profession toute entière et dont les lumières du savoir éclairent l’Orient.
Christian MAHOUT