Une affaire très bête en cours

Faut-il s’acharner sur Liliane Bettencourt ?

Les médias, la classe politique et une partie de la vox populi se déchaînent autour de cette affaire. Un feuilleton d’été qui devrait tenir en haleine la France, le temps de cicatriser la gabegie des bleus au dernier mondial (en revanche bravo l’Espagne !). Car, à l’instar de son équipe de football, la France est malade de son égo. Centrée sur son nombril, droite dans ses bottes, rideaux tirés sur la réalité. Cette faculté bien cocardière de vouloir laver plus blanc que blanc, sans bien sûr s’appliquer à soi-même les préceptes que l’on scande tantôt à la tribune de l’Assemblée nationale, tantôt au bistrot de la gare. Sans en mesurer les réelles conséquences.

Revenons sur la fameuse affaire Bettencourt. La première fortune de France, héritière de L’Oréal et actionnaire de Nestlé, verse chaque année aux français entre 400 et 450 millions d’euros d’impôts.


C’est elle qui finance pour partie nos hôpitaux, nos crèches, nos fameux services publics. Liliane Bettencourt devrait être célébrée pour cet acte de bravoure fiscale. Quels que soient les errements de cette dame fortunée de 87 printemps, quelles que soient les manipulations sournoises dont elle a été finalement victime, quelles que soient les sommes qui ont navigué de poches en poches, Liliane Bettencourt a un mérite : ne pas s’être exilée.


La femme la plus riche de France n’est pas partie au contraire de tel footballeur, de tel artiste ou de tel héritier qui vient pérorer sur les plateaux TV. Gageons que sa descendance saura montrer la même exemplarité, mais on peut parier qu’elle prépare déjà sa délocalisation. Dans les états-majors de grandes entreprises ou de quelques banques “d’affaires”, on rêve déjà d’un rapprochement Nestlé et L’Oréal. Un mariage suisse évidement.

Lire aussi  L’indivision est souvent une affaire de famille avant d’être une affaire immobilière.


J’imagine déjà les cris d’orfraie de la clique des biens pensants. Des éditos dans le Monde, aux mains d’un Pierre Bergé qui oublie parfois que s’il rachète aujourd’hui ce journal, c’est grâce à sa clientèle qui s’arrachait ses robes Saint-Laurent à 100 000 euros, clientèle étrangère pour la plupart, bénéficiant dans leur pays d’une fiscalité si favorable qu’elle bat la France à plates coutures, dénonçant également le complot des 200 familles. Quel gâchis ! Quelle gabegie en perspective !


Je persiste. Il faut traiter Liliane Bettencourt ni mieux, ni moins bien, qu’une citoyenne ordinaire.


Nous avons devant nous la meilleure cliente de la maison France.
Evitons que pour quelques milliers d’euros évanouis, nous soyons devant un nouveau Titanic fiscal.


J’avais cru comprendre que les caisses de l’Etat étaient vides,
mais formons le voeu que les critiques fassent contre mauvaise fortune bon coeur !

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